Programme National de Lutte contre le Tabac 2024 : ça sent le roussi pour la vape
L'Actu de la vape 29/11/2023 , mis à jour le 29/11/2023 à 15:32 1406
Le nouveau PNLT vient d’être présenté par le ministre de la Santé et de la Prévention. Bien loin de reconnaitre la vape comme l'aide au sevrage tabagique préférée des Français, il la présente au contraire comme une menace...
Mardi 28 novembre 2023, le ministre de la Santé et de la Prévention Aurélien Rousseau a profité de la fin du Mois Sans Tabac pour dévoiler le nouveau Programme National de Lutte contre le Tabac (PNLT).
Et, si l’on en croit son allocution, 2024 pourrait bien être une année sans vape…
Le prix du tabac va encore augmenter
Mardi dernier, nous avons eu le déplaisir de découvrir les grandes lignes du futur PNLT que le ministre de la Santé et de la Prévention a lui-même résumé à deux mots : « Cap maintenu ».
Parmi les mesures qui, comme vous l’aurez deviné à ces quelques mots, sont loin d’être novatrices, nous avons :
- L’augmentation du prix du tabac pour atteindre un prix de 13 euros le paquet en 2026, avec une hausse de 1€ à partir de 2025 ;
- La généralisation des espaces sans tabac à toutes les plages, forêts, parcs et aux abords des établissements scolaires ;
- Le renforcement des contrôles et sanctions, notamment en ce qui concerne la vente aux mineurs ;
- Un travail pour harmoniser la fiscalité des produits du tabac en Europe pour éviter la contrebande et les achats à l’étranger ;
- Un renforcement de l’accessibilité des traitements de substitution, avec l’expérimentation de l’accès direct auprès des pharmaciens, sans ordonnance.
La prévention quant à elle semble absente de ce programme entièrement basé sur la répression, et ce malgré le fait qu’elle fait justement partie de l’intitulé de poste d’Aurélien Rousseau.
Des mesures pour faire bonne figure et remplir les caisses de l’État
Le ministre de la Santé et de la Prévention ne s’en cache même pas : la généralisation des espaces sans tabac n’a pas tant pour but de protéger les non-fumeurs des dangers du tabac que de rendre la France plus présentable pour les Jeux Olympiques de 2024. Vous ne nous croyez pas ? Allez donc lire le très édifiant communiqué de presse* du ministère de la Santé et de la Prévention : c’est écrit en toutes lettres à la fin !
Pour ce qui est du renforcement des contrôles, on ne peut qu’approuver cette décision. Après tout, cela parait cohérent de faire appliquer une loi qui existe déjà et qui est justement censée empêcher les jeunes de fumer comme de vapoter.
Quant à l’augmentation des taxes, A. Rousseau a presque failli nous convaincre qu’il s’agissait réellement d’une mesure efficace pour lutter contre le tabagisme puisqu’il affirme avec une grande conviction que cela fait l’objet d’un « consensus scientifique au niveau mondial ».
Apparemment, ce cher ministre a accès à des études que nous n’avons pas vues puisque, aux dernières nouvelles, la France est le pays avec la deuxième fiscalité la plus prohibitive d’Europe et reste malgré tout un des pays qui compte le plus de fumeurs.
Alors, pourquoi maintenir le cap de l’augmentation des taxes ? Ou ne pas les augmenter de façon massive pour provoquer un effet massue qui serait, lui, réellement dissuasif ? Cela va à l'encontre d'une réelle volonté de faire baisser le tabagisme, et ce plus encore chez les populations les plus défavorisées qui en souffrent le plus mais qui n'arrêtent pas pour autant de fumer lorsque le paquet augmente de seulement 1 ou 2€.
La vape est une fois de plus mise dans le même panier que le tabac
Vous en voulez encore ? Il y a fort à parier que non, pourtant ce n’est pas fini puisque toute la dernière partie de l’allocution du ministre porte sur la vape.
Au début de son intervention, nous avions pourtant quelques espoirs, puisque A. Rousseau a commencé par un préambule insistant sur le renforcement de la prévention, sur la nécessité de proposer des alternatives moins dangereuses aux fumeurs et de les accompagner dans leur sevrage.
Bien que minces, nos espoirs ont totalement disparu lorsque le ministre a commencé à aborder les mesures qu’il envisageait pour la vape :
- Confirmation de l’interdiction des puffs ;
- Le principe du paquet neutre sera étendu aux produits du vapotage ;
- Rapprochement de la fiscalité avec les produits du tabac même sans combustion ;
- Travail pour limiter les arômes autorisés dans les produits de vapotage ;
- Renforcement de la surveillance épidémiologique.
Selon les dires du ministre, en réponse à une question d’un journaliste, ces points seront traités par décrets au 1er trimestre 2024.
Bien entendu, les arguments avancés pour appuyer ces mesures sont très faibles et montrent bien la méconnaissance du sujet de la part du ministre. En pagaille, nous avons bien sûr le classique effet passerelle pour les jeunes mais pas seulement, puisqu’il affirme que ces nouveaux produits ne sont pas une porte de sortie du tabac mais « mènent souvent au tabagisme », qu’ils sont « attirant », « tous plus colorés les uns que les autres », qu’ils ciblent les jeunes, etc...
Des arguments que le monde vape et la communauté scientifique s’évertuent pourtant à debunker depuis des années en s’appuyant sur les enseignements de ses 15 ans d’existence et sur la multitude d’études qui ont été réalisées à son sujet depuis qu'elle est apparue sur le marché.
Conclusion
Alors que nous attendions de bonnes nouvelles, ou du moins des mesures constructives concernant l’avenir de la vape en France, le monde de la vape a découvert avec stupeur que le nouveau Programme National de Lutte contre le Tabac (PNLT) mettait gravement en péril l'avenir de la vape en France.
Outre l’interdiction des puffs déjà annoncée à la rentrée par la Première ministre Élisabeth Borne, le nouveau PNLT prévoit d’imposer le paquet neutre aux produits de la vape, d’augmenter les taxes sur les e-liquides, mais aussi de limiter les arômes.
Et cela risque d’arriver assez rapidement, puisque le ministre de la Santé et de la Prévention a également précisé que ces projets seraient étudiés dès le 1er trimestre 2024 !
Vous voulez en savoir plus ? Nous vous incitons vivement à aller lire le communiqué de presse de la Fivape !
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