Les vapoteurs réduisent autant leurs risques de mortalité que les autres anciens fumeurs
Santé 26/04/2024 , mis à jour le 22/04/2025 à 12:12 211

Première en son genre, une étude américaine montre que le vapotage réduit les risques de mortalité des anciens fumeurs au même niveau que ceux qui ont utilisé d’autres méthodes de sevrage.
En cette période où la cigarette électronique est sous les feux des projecteurs partout dans le monde, les études portant sur ses effets sur la santé se multiplient.
Cette fois, une étude américaine s’est intéressée à la question qui sous-tend réellement toutes les craintes qui entourent la vape : est-ce que, comme la cigarette, la vape peut avoir un impact négatif sur l'espérance de vie ?
Une étude à la méthodologie sérieuse
L’étude en question a été publiée début 2024 dans la revue médicale « Preventive Medecine »*. Menée par Wubin Xie et al. À l’Université de boston, il s’agit d’une analyse épidémiologique, à savoir une analyse des facteurs qui peuvent influencer la survenance d’une maladie.
Plus précisément, l’étude en question s’est intéressée à l’influence du vapotage sur les risques de mortalité. Une première !
Pour ce faire, les chercheurs ont utilisé la base de données du National Health Interview Survey (NHIS) et l’ont croisé avec l’index des décès. En tout, les données collectées portent sur 145 390 Américains âgés de 18 à 84 ans.
L’étude a ainsi analysé ces données pour une période allant de 2014 (première fois où les sondés ont été interrogés sur leurs habitudes de vapotage) et 2018, soit un suivi de 3,5 ans.
Les participants ont été classés en cinq groupes différents :
• Jamais fumeur ;
• Ex-fumeurs ;
• Ex-fumeurs vapoteurs actuels ;
• Fumeurs exclusifs ;
• Doubles utilisateurs.
Les vapoteurs n’ayant jamais fumé ne représentant que 0,5% de l’échantillon, ils ont été exclus de l’étude car les chercheurs ont jugé les données trop insuffisantes pour être fiables.
Parmi les covariables (les autres éléments qui peuvent impacter la mortalité), les chercheurs ont pris en compte l’âge, le sexe, d’autres caractéristiques sociodémographiques, la consommation actuelle de tabac sans fumée, l’IMC, la consommation d’alcool et l’activité physique.
En somme, sans être irréprochables, les chercheurs à l’origine de cette étude semblent avoir fait preuve d’une certaine rigueur en incluant un grand nombre de covariables, ce qui minimise normalement le risque de biais.
La vape diminue autant le risque de mortalité que les autres méthodes de sevrage !
Si l’on s’en tient aux points mis en avant dans les conclusions de l’étude, la principale chose à en retenir serait que les vapofumeurs (personnes qui vapotent sans avoir complètement arrêté de fumer) ont un risque de mortalité équivalent à celui des fumeurs.
Rien de bien surprenant cependant puisque cette étude nous vient tout droit des États-Unis, un pays fortement antivape. Rien de bien nouveau non plus, puisque cette donnée vient en outre confirmer plusieurs études précédentes qui montraient déjà que seul l’arrêt complet du tabagisme permet une réduction des risques.
Passer exclusivement à la cigarette électronique peut mener à une réduction des risques de mortalité
En revanche, l’information réellement intéressante de cet article est que le risque de mortalité des vapoteurs ayant complètement arrêté de fumer revient au même niveau que celui des anciens fumeurs qui se sont sevrés par un autre moyen que la vape.
En d’autres termes, se sevrer grâce au vapotage n’augmente pas les risques de mortalité !
Malgré tout, les personnes ayant le plus faible risque de mortalité restent les personnes qui n’ont jamais fumé.
Une étude avec des points forts mais aussi quelques faiblesses
Nulle étude n’est parfaite et, si les chercheurs à l’origine de celle-ci préfèrent insister sur le fait que vapofumer ne réduit pas les risques du tabagisme plutôt que sur le bénéfice du passage complet à la vape, elle fait tout de même preuve d’une surprenante droiture pour une étude américaine.
Parmi ses points forts, on peut notamment citer la taille particulièrement conséquente de l’échantillon ainsi que l’inclusion de covariables. Il est en effet assez fréquent de voir des études de ce genre conclure à un impact négatif de la vape sur la santé, alors même qu’elles n’ont pas pris en compte le passé tabagique des personnes interrogées…
Malgré sa méthodologie assez rigoureuse, quelques faiblesses sont en revanche à déplorer. Nous pouvons notamment citer le fait que les chercheurs n’ont pas pris en compte la quantité de cigarettes fumées par les participants, ou le fait qu’une partie des données qui ont servi à l’analyse soient déclaratives (même s’il semble irréalisable d’obtenir des données plus précises pour un échantillon aussi large).
Conclusion
Une étude américaine parue début 2024 a conclu que les personnes qui transitionnaient entièrement vers la vape réduisaient autant leurs risques de mortalités que les autres anciens fumeurs.
Les résultats de cette étude indiquent également que seule une transition complète vers la vape permet une réduction des risques de mortalité. Les vapofumeurs courent en effet les mêmes risques que les fumeurs exclusifs !
Bien que les résultats de cette étude doivent être consolidés par de nouvelles recherches puisqu’elle est pour l’instant unique en son genre, cela reste une avancée pour la vape qui se montre à la hauteur des espoirs des fumeurs à chaque nouvelle étude qui parait !
Références
Wubin Xie, Jonathan B. Berlowitz, Rafeya Raquib, Alyssa F. Harlow, Emelia J. Benjamin, Aruni Bhatnagar, Andrew C. Stokes, Association of cigarette and electronic cigarette use patterns with all-cause mortality: A national cohort study of 145,390 US adults, Preventive Medicine, Volume 182, 2024
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